miércoles, 18 de junio de 2008

Santiago, il est loué (bienvenu au système)



“Se debe escribir en una lengua que no sea materna.”

Altazor


Santiago n'est pas une ville, mais un set de film: il faut le célébrer. C'est la conviction derrière Se arrienda, le premier film de l'écrivain Alberto Fuguet. Dans Se arrienda, Fuguet essaie de montrer un Santiago universel, une ville à laquelle il faut apprendre à connaître jusqu'à ses coins les plus intimes. Cependant, Santiago n'est pas une belle ville. À Santiago il y a peu d'oeuvres architectoniques belles. Voilà, ma conviction.

Aujourd'hui, c'est un fait lamentable que le paysage ne constitue pas un fond sur lequel penser l'intégration et la diffusion de l'objet architectonique. À mon avis, les constructions contemporaines de Santiago ne forment pas partie d'un lieu équilibré. Donc, nous sommes témoins d'une désolation radicale, d’un manque de sol. Par conséquent, les objets architectoniques se trouvent dans non-lieux, c’est-à-dire, qu´il y a pas de paysages harmonieux.


À Santiago, le champ architectonique a des difficultés pour articuler le monde du visuel. C’est pour ça que l'architecture a la nécessité de construire sans référence (sur le vide de l'air). Santiago est une ville acéphale dépourvue de personnalité. Elle est vraiment un mélange de désespoir et de nostalgie parce qu'elle jamais ce qu’elle était.


D’ailleurs, nous pouvons dire que l'homme contemporain est un être qui n’habite pas dans la ville, mais dans des espaces réduits. C'est évident que la condition de l'homme métropolitain c'est l'expérience de la rue sans face. Cependant, ce fait n'est pas inquiétant parce que l'expérience esthétique ne se trouve pas au centre du système de références du citoyan. L'expérience esthétique occupe une position périphérique, c'est-à-dire, elle ne se constitue pas comme un système depuis lequel il est possible de déduire l'organisation du réel.


Mais il y a un grand architecte, avec beaucoup de délicatesse, qui donne une vie particulière à certains lieux. Cet architecte s'appelle Luciano Kulczewski, précisément l'architecte qui inspire Fuguet dans Se arrienda.

L'oeuvre de Kulczewski se déploie fondamentalement entre les années ' 30 et ' 40. Les bâtiments de Kulczewski sont une sorte de respiration de la ville. Mais Kulczewski n'est pas Santiago, c'est une autre partie qu'il faut découvrir encore. Je crois que c'est le message que nous pouvons racheter du film Se arrienda.

À Santiago l'architecture est sédentaire. L'espace est un point fixe, il n’est pas une oeuvre qui fait une proposition créatrice. Par contre, l'architecture de Kulczewski est nomade, elle fait délirer l'architecture. L'art de Kulczewski dessine un plan dans le chaos, il crée un espace fini qui fait réfléchir l'infini. Mais Santiago renonce simplement à cette sensibilité.


Il faut de se souvenir des paroles de Kulczewski: "Nous vivons dans la ville plus horrible du monde dont les seuls responsables sont les architectes. Je pense qu’un tremblement de terre serait le principe de recherche d'une solution de tout".


Il me plaît beaucoup Se arrienda, mais Santiago ne me plaît pas. Ce tremblement de terre, je le souhaite.

Note : Luciano Kulczewski (1896-1972). Il a été fondateur du parti socialiste. Ses oeuvres principales sont : Merced nº 84 et 286, Etáts-Unies nº 201 (sa maison), le funiculaire du colline San Cristóbal, le bâtiment du College d’architectes. Le bâtiment de la rue Merced nº 286 il est très connu par sa gargouille. Alberto Fuguet est un amant de cet architecte, et je suis un amant de Se arrienda.

Álvaro

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